Au cours du printemps j’ai connu une période d’épuisement physique et mentale, surtout mentale d’ailleurs, comme je n’en avais pas connue auparavant. Difficile d’en décrire les raisons et les circonstances. Je ne pense d’ailleurs pas qu’il soit nécessairement utile de m’arrêter sur ces dernières. À un âge de partage de toutes les données personnelles, de photos immédiates sur chaque instants de notre vie, et de nos moindres idées, il est peut-être aussi sage d’exercer un certain devoir de réserve au sujet de notre vie personnelle. Il est par contre certainement pertinent de se demander comment poser un regard attentif, voir méditatif, sur ce que nous vivons, tant les bénédictions que les épreuves.
Pendant le mois d’arrêt que j’ai vécu, je suis retourné vers certains essentiels de la vie chrétienne et médité sur ces mois difficiles. Deux ouvrages en particulier m’ont accompagné, tous deux du théologien anglais John Owen. Tous deux sont de grands classiques d’Owen : La mortification du péché et La communion avec Dieu (malheureusement ces deux livres ne sont pas disponibles en français). Le deuxième a été particulièrement bénéfique, notamment la dernière section (plus courte) sur la communion avec le Saint-Esprit qu’Owen décrit comme étant essentiellement une communion de réconfort et de conseil.
Le court article ci-dessus résume de manière très brève, disons même de manière télégraphique, le résultat de ce temps de pause et d’observation spirituelle. J’ai décidé de publier cet article, non pas parce qu’il est le meilleur sur le sujet (certainement pas !), ou simplement parce que je m’étais engagé à écrire quelque chose (cela aurait pu). Je ne suis même pas certain du discernement qui transpirerait à travers les quelques points évoqués dans l’article. J’ai commencé cet article comme une méditation personnelle, c’est vrai. C’est peut-être un début d’égocentrisme, je ne sais pas. C’est en tous cas la manière dont je “travaille” les choses : j’ai besoin de mettre cela sur papier, ou du moins de voir les mots apparaître devant moi, comme des pensées incarnées.
En rédigeant ces quelques lignes (qu’Evangile 21 a bien voulu publier, et je les en remercie), j’espérais seulement – et c’est encore là ma prière – que cet article ne soit qu’une redirection vers celui qui nous communique les grâces du Christ et l’amour du Père. Ces quelques lignes ne sont en fin de compte pas grand chose. Ce ne sont que les hésitations bien chancelantes d’un théologien qui, comme tous les chrétiens, se raccroche à la communion au Dieu trinitaire, dans les bons moments, comme dans les moments plus difficiles.
Si cet Esprit de sanctification souhaite utiliser ces lignes comme instrument d’encouragement et de réconfort d’autres frères et sœurs qui passeraient par des moments semblables, c’est certainement la chose la plus merveilleuse qui puisse arriver. En fin de compte… si la théologie n’est pas une vocation de service, à quoi d’autre servira-t-elle ? C’est Dieu qui exhorte, qui enseigne et qui encourage… s’il utilise cet article pour édifier une personne seulement, c’est déjà plus que ce à quoi ma faiblesse peut prétendre !