Chronique des mystagogues, 1
Chronique des mystagogues, 1

Chronique des mystagogues, 1

Ceci est le premier d’une série de posts “Chronique des mystagogues.” Vous ne savez pas encore ce qu’est un mystagogue ? Lisez cet article.

« Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent. » (Romains 12.15)

Combien de fois avez-vous entendu vanter les mérites de tel site internet, de telle entreprise, ou de telle machine, tout simplement parce qu’elle est interactive ? Ce jeu est interactif, tout comme ce fameux site internet. Étrangement, même le manuel d’utilisation de votre nouveau gadget électronique est très interactif… ce qui est nécessaire puisque la plupart du temps ces manuels sont de toute façon incompréhensibles ! Il faut de l’interactivité : c’est elle qui fait vivre, c’est elle qui fait vendre. L’interactivité est partout, elle fait tout, elle est toute-puissante car elle fait vendre.

Commençons par un petit exemple : le marketing. Il faut que votre projet marketing soit interactif, sinon vous ne développerez pas votre liste de clients. Et qu’est-ce qu’un marketing interactif ? C’est un marketing « de proximité » qui est fondé sur des choses comme la publicité en ligne, les e-mails promotionnels et les autres médias, principalement numériques (télévision numérique, supports portables, etc.), ainsi qu’un fort branding sur les réseaux sociaux. C’est le marketing qui vous saute aux yeux (ou au porte-monnaie) dès que vous ouvrez telle ou telle page internet. C’est le marketing interactif qui vous rappelle que vous avez acheté tel produit il y a deux jours et que, peut-être, vous en voulez encore. Vous avez aimé tel produit de la marque « Chose »… peut-être voudriez-vous aussi acheter tous les trucs que propose la marque « Chose ». Ne vous inquiétez pas, c’est interactif. Faites simplement chauffer la carte bancaire !

Mais attendez… et l’interactivité dans tout cela ? Une pub qui vous saisit au vol entre deux clics est-elle réellement « interactive » ? Elle est active, c’est certain ! Elle l’est d’ailleurs un peu trop, et ce ne sont pas les grandes compagnies tech qui vont limiter leur présence invasive. La publicité est bel et bien active, hyper-active. Mais elle ne favorise pas l’« interaction ». Elle a pour seul but de pousser le consommateur à acheter.

Prenez encore l’« art interactif » : l’œuvre d’art que vous touchez, le bout de plastique « artistique » que vous déplacez, les boutons qui font de la lumière, de la musique, ou encore bien autre chose, mais sans raison précise. C’est l’art dans lequel, au lieu de rester passif devant une œuvre d’art – qui a exigé de la contemplation, la projection d’un génie créatif, et une maîtrise artistique – le visiteur lambda que je suis est « invité » à interagir avec l’art. Je suis invité à parcourir l’art, à le modifier pour le faire mien. C’est vrai qu’un tel art est parfois fascinant : il nous aide à questionner la relation entre « art » et « consommateur », entre « objet » et « sujet » et explore d’une autre manière la vocation de l’artiste. Là n’est pas la question.

Un art réellement interactif est un art qui devrait être inter-personnel

Ici encore, la question est de savoir si le terme « interactivité » est le plus indiqué. L’« interactivité » est par définition une relation, une « action entre ». Pour certains, l’interactivité est une activité qui nécessite la coopération, la co-action, de plusieurs êtres ou systèmes – qu’ils soient naturels ou artificiels. Si l’art peut mettre en valeur une personne dans sa réflexion esthétique, pour transformer l’art, non en pur exercice de production esthétique mais en expérience de participation esthétique… ce ne peut jamais être par la relation objet-sujet car l’interactivité suppose non un simple ajustement technique, mais action-relation.

Un art réellement interactif est un art qui devrait être inter-personnel, pas seulement un art qui demande notre participation. Ce serait un art participatif. Mais serait-il interactif ? Pas vraiment, en tout cas pour l’art qui n’implique pas de la technologie informatique. Par exemple l’art dans lequel le « spectateur » est appelé à bouger lui même certains éléments de l’installation ne peut pas être interactif, même avec cette définition. Cette installation artistique en effet ne s’ajuste pas au spectateur. C’est ce dernier qui est seul maître, seul agent de la production artistique. Quoiqu’on en dise cet art reste à sens unique ! Il n’est pas, par essence, interactif. Mais bien sûr, le discours persuasif a le dessus ici encore et votre art est devenu interactif. Et bientôt il sera interactif et connecté, comme de nombreux gadgets comme la défunte Google Glass, ou les montres connectées de Samsung ou d’Apple.

En attendant, tout est interactif. Et cela fait vendre, bien que cela ne veuille pas dire grand chose.

Même le stylet de votre tablette est interactif ! Faites le tour des sites de vente en ligne, vous ne verrez que ça. Alors que votre stylet, que fait-il en réalité ? Il vous sert tout simplement à travailler sur une tablette. Il ne fait rien d’autre. Du coup, le stylet de votre tablette n’est pas si différent du stylet avec lequel les romains écrivaient sur la cire. Le stylet interactif que vous utilisez sur votre tablette doit être tenu et dirigé par la même main humaine que celle qui, il y des millénaires, inscrivait des passages de philosophie ou de droit sur des tablettes, au cœur même de Rome. Rien n’a tellement changé !

Voilà un encore un coup porté à la vanité humaine : ce qui a été sera encore (Ec 1.9). Voyez la surprenante nature de la main. Comme le notait avant l’heure des stylets interactifs le philosophe Aristote : « Ce n’est pas parce qu’il a des mains que l’homme est le plus intelligent des êtres, mais c’est parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a des mains. »1 Et ses mains, l’être humain en fait quelque chose. Ce sont elles (entre autre) qui nous permettent d’être interactifs !

Mais d’ailleurs, en parlant de tablette… Je vous présente les tablettes interactives ! Oui, parce que simplement parler de « tablette » ne suffit plus. Et puisqu”il faut toujours donner l’impression d’innover, voici maintenant les tablettes interactives ! Comprenez bien : avant elles ne l’étaient pas vraiment. Maintenant les tablettes sont vraiment interactive parce que… leur microprocesseur vous permet une vitesse d’accès de folie… de pouvoir faire, d’avoir sans cesse plus de… de communiquer avec toujours plus de… C’est clair non ! Non ? Ça ne fait rien : c’est interactif, et c’est ce qui compte. De plus, si c’est vaguement lié à internet, c’est forcément interactif. D’ailleurs si votre paire de chaussette a été achetée en ligne, elle est certainement interactive. D’ailleurs votre brosse à dents aussi. Et pareil pour votre dernier bouquin acheté sur Amazon.

Mais l’une de mes mystagogie « interactives » préférées, c’est la machine à café interactive – ou intuitive. Par décence, je tairai les marques vendant de telles cafetières ! Telle machine à café est intuitive. Vraiment ? Intuitive ? Il n’y a qu’un bouton, trois au maximum. Et ressent-elle quelque chose ? Certainement pas. Elle est intuitive parce qu’elle est facile à utiliser, sans plus. Je doute alors de la pertinence du terme « interactif ». Parce qu’il est commercial, parce qu’il fait vendre. Dans ce contexte publicitaire, il n’a aucun sens, mais cela ne fait rien. Ce n’est pas comprendre son sens qui est important, c’est l’utiliser… serait-ce même à contre-sens ! Rappelons ce que Chesterton disait de la mystagogie : « le mystagogue réussit parce qu’on ne le comprend pas. » La machine à café est interactive. Ça ne veut décidément rien dire, et bien c’est pour cela que ça vend !

Décidément, je n’arrive pas à le concevoir. Ma machine à café sera intuitive lorsqu’elle sera capable de deviner quel café je veux avant même que je presse le bouton : serré ou normal ; nature, avec du poivre ou avec de la cardamome… ou les deux ; une tasse ou deux tasses ; pour 5h, 6h ou pour 9h ? Tant qu’elle ne sera pas capable de s’adapter à moi sans que je le lui dise, elle ne sera ni intuitive, ni interactive… elle sera simplement active, et encore seulement quand je le lui demanderai ou quand je la mettrai en route. Elle sera ce qu’elle a toujours été : un bête morceau de technologie, utile certes, mais qui ne change pas la vie.

Cependant, le must de l’interactivité ce n’est pas la machine à café, mais le site internet… en fait on dirait même que la moindre chose vaguement liée à internet est du coup « interactive » ! Le site web est interactif, votre « boutique en ligne » est interactive, même votre profil Facebook est interactif – là on se demande si on devrait vraiment s’en réjouir. Encore et toujours, le top c’est le site web interactif. D’ailleurs il faut que votre site soit interactif car « les sites interactifs sont généralement personnalisés pour convenir au goût des visiteurs. » L’interactivité, c’est donc trouver ce que je recherche et le faire correspondre à mes attentes. C’est donc un peu faire une image de ce que je suis ou de ce que je voudrais être (Facebook par exemple, serait en ce cas l’un des summum de l’interactivité sociale sur le net). N’est-ce pas le principe de l’idolâtrie… que de construire les choses à sa propre image ? Réponse plus tard, à moins que vous ne l’ayez déjà trouvée.

Une communication interactive, un site interactif, s’opposerait ainsi à une communication à sens unique, sans réaction du destinataire, sans « rétroaction ». Mais dans ce cas, l’interactivité qui sert à faire revenir un utilisateur sur un site, et à lui faire passer plus de temps sur ce dernier, n’est en fin de compte qu’un exercice de satisfaction personnelle… pas une rétro-action, et certainement pas une interaction. Pas une action en retour mais une action en arrière. Ce n’est pas une interaction, mais une action répétée. Là aussi nous voyons la puissance des mots : il faut utiliser le terme « interactif » pour vendre, pour attirer. Vous partagez un point de vue, vous faites un commentaire, vous réagissez aux avis des autres… cliquez « j’aime » ou mettez en ligne des photos. Voilà de l’interactivité. C’est cela l’interactivité moderne. C’est la valorisation de mes actions.

Mais soyons clairs. Même lorsque vous avez un autre utilisateur au bout du web, ce n’est pas le site qui est interactif… ce sont deux utilisateurs qui restent premièrement des personnes et non des « identifiants », pseudos, ou autres avatars ! Tant que la relation n’est pas personnelle, elle n’est pas interactive, même si elle met en relation une personne et un système. La définition ci-dessous est donc clairement une mystagogie : « L’interactivité désigne la (les) relation(s) des systèmes informatico-électroniques, avec leur environnement extérieur. L’œuvre interactive est un objet informationnel, manipulable. On peut distinguer deux registres de l’interactivité : celle avec un agent humain et celle sans agent humain. »2

Le problème ici ? C’est que nous oublions qu’il ne peut y avoir qu’un « registre » d’interactivité : c’est lorsque les deux termes « inter » et « activité » sont intégralement conservés. Il faut d’abord qu’il y ait activité et qu’il y ait une relation entre deux activités. Or avec une machine, un site internet, un objet quel qu’il soit, il ne peut y avoir qu’une seule activité. La vôtre.

Pourtant, l’interactivité vend. Alors que devons-nous comprendre ? Que nous nous laissons tous prendre au jeu du marketing ? Ce n’est encore pas impossible. Je suis probablement le premier à me faire avoir, même si je me plais à penser que je ne suis pas assez crédule pour croire à tout ce que j’entends, ou à tout ce que je vois. J’espère bien ne pas être la personne la plus influençable par le marketing qui nous assaille dès que nous sortons de chez nous, mais ce serait assez orgueilleux de le croire. Et totalement inconscience de penser que j’y suis immunisé.

Mais à mon sens le plus important n’est pas là. Le plus important c’est que toute la mystagogie de l’interactivité efface de notre vie la seule interactivité réellement importante : celle qui met en relation des personnes. Il ne peut pas y avoir de vraie activité sans les actions de plusieurs personnes. C’est vous, une personne humaine, qui branchez ou décidez d’utiliser votre tablette. C’est vous qui naviguez sur le site internet de votre Église. Le site, lui, ne fait que répondre. En quelque sorte, il n’agit pas. Une fois encore, les deux termes « inter » et « activité » renvoient à une réalité absolument personnelle.

Prenez la plus grande interactivité qui soit : celle de Dieu. Dieu est l’interactivité absolue. D’abord, Dieu a toujours été en relation personnelle avec lui-même. Le Père a été en relation avec le Fils, le Fils avec l’Esprit et l’Esprit avec le Père. Il n’y a jamais eu un moment, dans ce temps indéfinissable qui va d’une éternité à une autre éternité, où Dieu n’a jamais été interactif. Il est personnel et il communique en lui-même. En cela le Dieu trinitaire est un Dieu d’action et de communication. Cette inter-relation du Père, du Fils, et du Saint Esprit est l’une des plus belles « doctrines » de la foi chrétienne. Dieu ne s’est pas dit un jour qu’il se sentait un peu seul, ou qu’il s’ennuyait un peu. Il n’ a pas changé. Il n’a pas décidé que, finalement être en relation était une bonne idée. Il n’a pas changé. Il a toujours désiré être dans une relation totale, absolue, avec lui-même : le Père, le Fils et le Saint Esprit. Je crois que nous ne saisirons jamais l’incroyable beauté de cela. Une interactivité éternelle d’amour, de bonté et de justice : un Dieu personnel qui a décidé de nous créer à son image.

Nous sommes des êtres interactifs car nous sommes porteurs de l’image de Dieu. Cette interactivité qui nous est si fondamentale, nous la devons à Dieu. Pas simplement parce qu’il nous a fait ainsi, mais parce qu’il est lui-même l’Interactivité absolue. Nous sommes des êtres de relations, d’inter-relations.

L’interactivité est caractérisée par ce qui définit les relations que Dieu a en lui-même. L’interactivité est fidèle : être en communication ou action les uns avec les autres, c’est être fidèle l’image que Dieu a imprimée en nous. C’est être aussi fidèles les uns envers les autres. Cela signifie aussi qu’une vraie interactivité demande la justice. Sans elle, l’interactivité ce serait simplement utiliser les autres à nos propres fins. L’interactivité est tournée vers la bonté et la vérité : sans elles, nos relations ne seront que des illusions, des faux-semblants. Enfin, une vraie interactivité est nourrie par l’amour : voilà bien la raison première de notre interactivité. Bien sûr je pourrais dire que nous sommes des êtres de relation, que nous le voulions ou pas. Il n’est pas nécessaire d’aimer la boulangère pour aller chercher son pain tous les matins, et même de lui dire un mot sympa.

Aucune de ces caractéristiques n’est applicable à un site internet, une machine à café, ou une tablette. L’interactivité est unique aux êtres que nous sommes.

Du coup, vos applications – y compris vos outils d’étude biblique qui vous promettent une grande interactivité et ainsi un meilleur approfondissement de votre connaissance de la Bible – ne disent que la moitié des choses. La seule interactivité que vous pourrez avoir avec votre Bible, c’est celle qui passe d’abord par une régularité de lecture et de connaissance quotidien. La seule vraie interactivité que nous pouvons avoir avec la Bible, Parole de Dieu, c’est de toujours essayer de mieux la comprendre. C’est approfondir sa richesse, appréhender avec toujours plus d’émerveillement sa profondeur pour sans cesse adorer celui qui l’a révélée.

Ensuite, l’interactivité biblique c’est celle qui met en relation, par l’activité de l’Esprit, un être croyant et son Dieu. L’interactivité, c’est l’activité entre Dieu et vous. Cette interactivité est nourrie à la fois par l’action intérieure de ce Consolateur divin et par la méditation et la connaissance de la Parole. Voilà la première interactivité qui fonde toutes les autres et qui nous aide à définir ce qu’est une vraie interactivité. Cette dernière est d’autant plus importante que Dieu lui-même est un Dieu d’interactivité, de constante interactivité. C’est cette interaction qui existe entre le Père, le Fils et l’Esprit : une interaction de plénitude, de bonté, de beauté et de grâce.

Si Dieu fonde la réalité de notre vie, comme nous le croyons, il est alors aussi le fondement de notre interactivité. En se faisant image imparfaite de l’interactivité divine, le disciple de Christ est aussi un être de communion. Cette dernière s’incarne ensuite dans un rassemblement interactif : la communauté chrétienne. Cette communauté dans laquelle l’interactivité se double de fraternité, de charité, de justice et d’humilité. Tout ce qui manque et manquera toujours à ces autres interactivités. Se rappeler de cela est essentiel aujourd’hui. Nous sommes face à toutes sortes d’interactivité ecclésiales : des sites de culte en ligne, des outils de méditation biblique, etc. Tout cela peut être bon et utile. Mais penser que, par technologie interposée, nous pouvons être en interaction les uns avec les autres, c’est rendre abstraite la relation fraternelle ; c’est transformer en système ou en chose ces frères et sœurs avec qui nous vivons et sommes le Corps de Christ. Interactivité artificielle ou communion de fraternité ? L’Église de Christ a une vie à proposer, une interactivité à vivre et à proclamer.

Notre « inter » activité, c’est l’amour qui nous pousse à l’action

Cette interactivité essentielle à la communauté du Ressuscité porte les mêmes marques que nous avons déjà évoquées : fidélité, justice, bonté, vérité, amour… Elle va même, pour l’apôtre Paul à considérer les autres comme nous-mêmes. Dans la communauté chrétienne, nous devons, dit Paul exercer une interactivité qui va jusqu’à partager nos joies et nos douleurs : « Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent. » (Rm 12.15) Voilà la vraie interactivité, celle qui naît de cette union spirituelle que nous avons en Christ. Notre « inter » activité se nourrie de la vision de Christ en l’autre. Notre « inter » activité, c’est l’amour qui nous pousse à l’action.

Cela s’applique à tout ce que nous vivons : dans toutes nos paroles, dans toutes nos actions. Dans le moindre regard et la moindre lettre que nous tapons sur notre portable. Dans tout cela, nous cherchons à être avec les autres, et pour les autres. Par cela, nous démontrerons aux yeux du monde que la foi en Christ transforme toute notre vie, y compris les relations que nous avons les uns avec les autres. Voilà un glorieux objectif pour notre interactivité : il faut qu’elle soit un témoignage de la mort et de la résurrection de Christ. Un témoignage de la présence du Dieu de la Bible.

Par contraste, le langage contemporain de l’interactivité est une illusion. L’interactivité est une mystagogie moderne.

Si vous ne comprenez pas comment un site internet peut être « interactif », c’est que vous n’êtes pas très high-tech. L’interactivité est une mystagogie moderne.

Elle nous fait croire que par la seule utilisation d’un nouveau gadget nous entrons en relation interactive avec quelqu’un, quelque chose. Mais tout cela est une illusion, une fumée que nous ne pouvons pas saisir. Malgré toute l’interactivité qu’on nous promet, nous demeurons seuls face à notre technologie. La seule espérance que nous avons de nourrir une vraie interactivité, c’est de revenir à une interactivité personnelle de communion : avec le Dieu trinitaire d’abord, et ensuite, les uns avec les autres.

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Notes :

1 Cité dans Jean Brun, La main et l’esprit, Genève, Labor et Fides, 1986, p. 9.

2 Annick Bureaud, “Qu’est-ce que l’interactibité ?”, 2004, Observatoire Leonardo des Arts et des Techno-sciences, http://www.olats.org, consulté le 31 janvier 2019.

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