De la précision, du défi, des exhortations. Des encouragements !
Pas d’hésitations. Si vous prêchez (et pas « méditez ») sur un texte comme l’appel au discipulat du collecteur d’impôt Lévi (Lc 5.2732), ne vous contentez pas de simplement appeler l’assemblée à accueillir ceux que nous considèrerions comme des « collecteurs d’impôts ». N’en restez pas à une exhortation générale à la grâce, n’en restez pas à une prédication abstraite.
Ceux que nous devons aller pécher (Lc 5.10) ne sont pas juste des « hommes et des femmes ». Donnez-leur des noms : les alter-mondialistes-baba, les athées à la Onfray, les gays, les SDFs, les bi, lesbiennes, les sans-papiers, les illuminés de la fin-du-monde, les musulmans pratiquants, ou qui que ce soit d’autre. Ils sont là, et peut-être que nos prédications abstraites ne font que cacher la peur, la gêne, et la réticence que nous pouvons ressentir envers eux, même lorsque nous prêchons l’accueil de Christ.
La prédication doit être incarnée dans la réalité de la société française du 21e siècle : celle que nous côtoyons tous les jours. Sans cette précision, l’exhortation de la foi peut en rester à de pieux mots et perdre toute sa pertinence, sa radicalité, bref, sa capacité à nous transformer de l’intérieur et jusque dans toutes nos actions.
Si la grâce, la compassion, la communauté de la foi sont réels dans nos vies, elles doivent l’être dans nos prédications pour continuer à transformer, à guérir, les vies de ceux qui en qui la Parole de Dieu va petit à petit grandir et porter du fruit.